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Chapitre 11 : Pourquoi un séminaire, c'est comme un Chapitre ?

Chez Chapters, on croit que la vie en entreprise doit être une belle aventure. Une histoire collective faite d'une suite d'expériences.

Pour info, chapters en anglais, ça veut dire chapitre.

Vous comprenez pourquoi on a choisi ce nom?

(N'hésitez pas à nous contacter si ce n'est pas le cas. Ou même si c'est le cas, on adorerait savoir ce que vous en pensez).

Nous pensons que les séminaires sont les chapitres de l'histoire de l'entreprise: ils sont l'épilogue d'une période et la préface d'une nouvelle ère.

Plus que le regroupement d'individus, de techniques et de moyens financiers ou matériels, une entreprise est surtout un récit vivant et partagé collectivement. Qu'il soit pleinement formulé ou non, il est ressenti par tous.

L'histoire de l'Homme

Raconter une histoire, c'est une faculté qui remonte à la naissance même de notre Humanité.
Yuval Noah Harari, dans son livre Sapiens, montre que cette capacité à raconter des histoires est la caractéristique même de l'Homo Sapiens. Nous sommes des animaux sociaux, mais il y en a beaucoup d'autres: les singes, les fourmis, les baleines...
Ce qui nous distingue des autres animaux sociaux, c’est notre capacité à raconter une sens commun, partager une histoire, un rêve, un idéal, bref, parler de ce qui est immatériel, de ce qui n'existe que dans nos têtes.

Parler de cela, c'est ce qui a marqué le passage de l'Homo Erectus à l'Homo Sapiens.
"Jamais vous ne convaincrez un singe de vous donner sa banane en lui promettant qu'elle lui sera rendue au centuple au paradis des singes" remarque l'auteur, (avec une pointe de sarcasme, il faut bien le reconnaître.)
(SAPIENS Yuval Noah Harari)

Cette capacité à parler de fiction nous permet d'imaginer des choses, mais aussi de le faire collectivement.  Nous pouvons créer des mythes et des histoires, ce qui a donné aux Sapiens une capacité sans précédent à coopérer en masse et en souplesse.

Fourmis et abeilles peuvent aussi travailler ensemble en grand nombre mais elles le font de manière très rigide et uniquement avec des proches parents. Loups et chimpanzés coopèrent avec bien plus de souplesse que les fourmis, mais ils ne peuvent le faire qu'avec des petits nombres d'autres individus qu'ils connaissent intimement.
L'Homme peut coopérer de manière extrêmement flexible avec d'innombrables inconnus. Grâce à la fiction.

"C'est ce qui permet de diriger le monde pendant que les fourmis mangent nos restes et que les chimpanzés sont enfermés dans les zoos et les laboratoires de recherche." (oui, il est un peu cynique, M. Harari, en fait...)

C'est grâce à cette faculté que l'Homo Sapiens s'est développé jusqu'à devenir l'Homme moderne. C'est la somme de toutes les histoires racontées par tous les humains, celles que nous alimentons et même celles que nous nous racontons à nous même qui est le moteur de notre existence et de notre développement.

L'entreprise est une histoire

Faisons le lien avec le monde de l'entreprise maintenant: ce qui réunit des hommes dans un projet, c'est une fiction commune, une histoire.

Manager une entreprise ou une équipe, c'est enrichir cette histoire et donner un sens à ce qui se déroule, aux différents projets, aux différents changements.

Faire vivre le sens est un enjeu important aujourd'hui dans les entreprises.

Les défaillances sur le sujet ont un impact important.
Par exemple, on peut parler des bullshit jobs. Le terme est apparu sous la plume de l'anthropologue américain David Graeber qui postule que la société moderne repose sur l'aliénation de la vaste majorité des travailleurs de bureau.

Les psychologues du travail ont repris le concept pour décrire le phénomène de brown-out:

  • il y a le burn-out qui traduit un surinvestissement et un excès de pression chez les salariés,
  • le bore-out qui correspond à une absence totale d'objectif ou d'enjeu, un excès d'oisivité (qui d'ailleurs a les mêmes symptômes physiologiques que le burn-out),
  • voici le phénomène du brown-out. Il se caractérise par une perte de sens et de repères. Quelle est la finalité de mon action? A quoi sert ce rapport? Cette mission? Ou l'enfer kafkaïen d'un travail vide de sens.

Dans un monde de l'entreprise qui se transforme de plus en plus vite, où les organisations se réorganisent en permanence, se raconter l'histoire de ce qui est en train de se passer est fondamental pour accompagner l'entreprise.

Concrètement qu'est-ce que cela veut dire?
Qu'il est très important pour le management d'être conscient de l'histoire vécue par l'entreprise.
Et qu'il est ensuite clé d'activer tous les leviers pour que ce sens soit raconté et vécu.

Avant de lancer un projet, une réorganisation, une nouvelle feuille de route, il faut savoir quel sens on veut lui donner.
Quelques exemples:

  • Lancement d'un outil: Un service va mettre en place un ERP de type SAP. La finalité du projet de déploiement n'est pas d'avoir un outil qui fonctionne. Le sens de ce projet, c'est d'être plus performant demain. C'est avec cet horizon en tête que le projet doit être présenté.
  • Réorganisation: Une nouvelle structure est mise en place avec une nouvelle hiérarchie et des nouvelles responsabilités. On peut facilement ne parler que des nouvelles contraintes que cela génère. Il est pourtant clé de comprendre que cette réorganisation a vocation à mieux servir la mission de l'entreprise, sa Raison d'Être. Une contrainte sans aucun sens n'est que pénibilité.
  • Levée de fonds: Si un apport de capital important a eu lieu, c'est parce que l'entreprise va se transformer. Ce ne sera pas comme hier avec simplement plus d'argent.

Le séminaire comme une histoire racontée et vécue

Le séminaire, c'est un moment idéal pour enrichir et faire vivre cette histoire.

  • Réfléchir en amont sur le sens qu'on veut donner à l’événement est un prérequis.
  • Il faut ensuite de travailler le fond, c'est à dire les discours, les thématiques des groupes de travail, choisir ou non des intervenants, organiser des brainstorms, etc....
  • Enfin, il est aussi très important de réfléchir à la forme du séminaire: celle-ci aussi est au service du sens du séminaire. Voici quelques illustrations concrètes de choix de décors:
    Un enjeu stratégique d'internationaliser les ventes ? Pourquoi ne pas partir 2 jours à l'étranger, dans une capitale méconnue (Vilnius, Reikjavic...) ?
    Un besoin d'innover dans notre façon de concevoir nos produits ? Pourquoi ne pas aller faire une Learning expedition dans un data center à Londres, pour s'oxygéner les neurones et nourrir votre réflexion ?
    Vous avez beaucoup recruté cette année et avez besoin que les nouveaux venus intègrent rapidement votre culture d'entreprise ? Pourquoi ne pas faire un séminaire où l'entre-soi prédomine, avec une excursion dans le désert et des moments de partage autour du feu pour renforcer l'esprit de corps ?

La forme est aussi une façon de représenter l'identité de l'entreprise. Qu'est-ce qui correspond à notre ADN, à notre façon d'être ?

Un château cossu dans le Pays de la Loire, un restaurant branché de Barcelone, un hôtel moderne en bord de mer, un loft arty de Berlin... Tellement de possibilités !

Wednesday January 15th 2020 par Pierre Le Leuch